Accompagner la croissance des collaborateurs et la performance de l’entreprise : c’est la mission que se donnent chaque jour les responsables L&D. Mais entre le manque de temps, des priorités qui changent sans cesse et des collaborateurs qui ne s’engagent pas toujours dans les formations comme on l’espérait, même les meilleures stratégies d’apprentissage rencontrent des obstacles.
Chez CrossKnowledge, nous travaillons aux côtés d’organisations issues de tous les secteurs pour concevoir des expériences de formation à fort impact. Mais concrètement, à quoi ressemble une stratégie de formation réussie ? Quelles sont les bonnes pratiques à retenir, et quels points d’amélioration peuvent faire la différence ?
Pour le savoir, nous avons analysé les données de formation de nos clients dans cinq grands secteurs : la banque, le retail (commerce de détail), l’énergie, l’agroalimentaire et l’industrie manufacturière. L’objectif ? Comprendre comment les collaborateurs consomment la formation, ce qu’ils en attendent, et quelles approches génèrent réellement de l’engagement.
Le résultat : un benchmark intersectoriel qui offre des repères concrets pour affiner sa stratégie L&D.
La formation en chiffres : un benchmark multi-sectoriel
Pour dresser ce panorama, nous avons retenu sept indicateurs clés :
- Volume d’apprenants : combien de collaborateurs ont accès à la formation ?
- Apprenants actifs : quel pourcentage d’employés s’engagent réellement ?
- Heures de formation : combien d’heures de formation par an ?
- Temps moyen par apprenant actif
- Ressources consommées : combien de contenus par personne ?
- NPS (Net Promoter Score) : quelle satisfaction vis-à-vis de la formation ?
- Impact perçu : les apprenants trouvent-ils la formation utile dans leur quotidien ?
Premier enseignement : tous secteurs confondus, le NPS moyen chez CrossKnowledge dépasse les 30. Quand on sait que ce score peut aller de -100 à +100, c’est un signal fort : lorsque la formation est pertinente, accessible et engageante, elle est réellement appréciée.
Mais derrière cette tendance globale, chaque secteur présente ses propres défis et opportunités.
Les grandes tendances sectorielles
Secteur bancaire (banque, assurance, services financiers) : volume élevé, attentes fortes
Dans un secteur ultra-réglementé, la formation est souvent synonyme de conformité.
- 13,4 heures de formation par an et par apprenant : un des chiffres les plus élevés tous secteurs confondus.
- NPS de 36 : les apprenants perçoivent la valeur des formations, même si l’engagement n’est pas toujours au rendez-vous.
- Taux de complétion élevé sur les formations obligatoires, mais un désengagement sur les formations optionnelles.
Défis : la formation est souvent perçue comme une obligation plutôt qu’un levier de développement.
Opportunités : transformer ces formations en misant sur des scénarios concrets et des formats interactifs (avatars IA, simulation dialogues clients difficiles). L’idée, c’est de passer d’une logique de conformité à un apprentissage utile et applicable sur le terrain.
Retail:
champion de l’engagement
Secteur dynamique par excellence, le retail forme à grande échelle, souvent dans l’urgence.
- NPS de 72, le plus élevé parmi tous les secteurs de ce benchmark.
- Plus de 2 millions d’heures de formation dispensées par an.
- Modules courts et ciblés, conçus pour s’adapter à la réalité du terrain.
Défis : des équipes sont souvent dispersées, saisonnières, avec un accès limité aux outils digitaux.
Opportunités : miser sur des modules courts, engageants et facilement accessibles sur mobile. Un pilotage global avec une exécution locale (« glocal ») permet de répondre aux réalités du terrain sans perdre la cohérence stratégique.
Energie:
la formation comme levier stratégique
Entre transition énergétique, digitalisation et renouvellement des compétences, la formation devient ici un enjeu clé.
- NPS de 60, signe que la formation est perçue comme ayant une vraie valeur ajoutée.
- Taux de participation quasi-total : les collaborateurs s’impliquent activement dans leurs parcours de formation.
- Les entreprises misent fortement sur la montée en compétences techniques et managériales, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et du développement durable.
Défis : avec le départ à la retraite de nombreux experts, le risque est grand de perdre des savoirs clés. En parallèle, il devient urgent de former les équipes aux nouvelles technologies du secteur de l’énergie.
Opportunités : mentorat, transmission structurée des savoirs, certifications et partenariats avec des écoles, et parcours métiers attractifs pour séduire la nouvelle génération.
Agroalimentaire :
rapidité et efficacité avant tout
Dans l’agroalimentaire, la formation doit aller droit au but : le secteur est très encadré, les rythmes sont soutenus, et les collaborateurs souvent sur le terrain.
- 34 ressources consommées par apprenant par an, un record tous secteurs confondus.
- NPS de 44 : un bon score, qui montre que les collaborateurs apprécient la formation quand elle s’intègre bien dans leur quotidien.
- Forte appétence pour le mobile learning et les formats pratiques.
Défis : les équipes doivent jongler entre formations obligatoires (hygiène, sécurité, conformité) et développement de compétences pratiques liées à leur poste.
Opportunités : miser sur le microlearning, avec des contenus courts, disponibles à tout moment sur mobile. Pour capter l’attention dans un environnement où le temps est compté, les techniques de storytelling se révèlent particulièrement efficaces.
Industriel:
fort engagement, besoin de leadership
Avec l’arrivée de l’automatisation et de l’IA, le secteur fait face à un double enjeu : montée en compétences techniques et renouvellement managérial.
- 6,26 heures de formation par apprenant par an : c’est moins que dans le secteur bancaire, mais ces heures sont utilisées de manière efficace.
- 87,8 % d’apprenants actifs, un taux parmi les plus élevés tous secteurs confondus.
- NPS de 31, un score honorable mais avec une marge de progression sur l’expérience apprenant.
Défis : accompagner l’évolution des métiers tout en préparant la relève.
Opportunités : le blended learning, combinant digital et coaching en présentiel, est un excellent moyen d’accélérer le développement des leaders. Par exemple, le projet avec Hager a montré que des modules courts, accessibles sur mobile, permettent aux ouvriers d’apprendre sur le terrain, sans perturber leur travail.
Quel avenir pour la formation en entreprise ?
Une chose est claire : les responsables L&D apportent de la valeur, mais il reste des leviers à activer pour renforcer l’impact des formations.
Trois tendances se dessinent pour les années à venir :
Personnalisation grâce à l’IA : des parcours sur-mesure basés sur les compétences, les aspirations et les rôles réels.
Évolution du blended learning : la combinaison du digital avec du coaching, du mentoring, ou de l’apprentissage collaboratif permet d’ancrer les acquis durablement.
Créer une véritable culture de l’apprentissage : les organisations qui vont au-delà des formations strictement obligatoires pour se concentrer sur le développement des compétences et des carrières observent un impact fort sur l’engagement et la performance.
Et vous, où en êtes-vous ?
Ce benchmark est un point de départ : à chacun d’y confronter sa propre réalité.
Chez CrossKnowledge, nous accompagnons les entreprises dans la conception et la mise en œuvre de dispositifs de formation alignés avec leurs enjeux de transformation.
Vous souhaitez comparer votre approche à celle des acteurs de référence dans votre secteur ?
Et vous, comment votre stratégie learning évolue-t-elle pour répondre à ces nouveaux défis ? Dites-nous tout.