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Pour prendre de meilleures décisions, dépassez vos préjugés naturels!

Durée 3 minutes Mis à jour le
Prendre de meilleures décisions

Cet article s’inspire de notre collection de Videocast en collaboration avec Olivier Sibony, auteur, expert en prise de décision stratégique et membre de la CrossKnowledge Faculty!

Lorsque l’on prend des décisions de manière individuelle ou en équipe, il est très difficile de dépasser certains préjugés naturels. Par exemple, nous avons tendance à prioriser le court terme sur le long terme, à chercher des preuves qui valident nos hypothèses ou encore à éviter de challenger nos décisions en considérant d’autres options. Ces comportements et ces manières de penser peuvent nous empêcher d’être objectif, et donc de prendre les meilleures décisions possibles. Découvrez quels préjugés affectent notre capacité à faire les bons choix, et nos conseils pour les éviter !

Le court terme est naturellement plus attractif que le long terme

Il n’est pas facile de résister à l’attrait du court terme: un bénéfice immédiat est difficile à refuser. Notre esprit rationnel est bien plus capable de voir les choses clairement lorsqu’il envisage des choix futurs plutôt que lorsqu’il doit prendre une décision dans l’immédiat.
Toutes les études le montrent: une majorité de managers admettent qu’ils renonceraient à faire un bon investissement pour l’avenir si cela implique de manquer un objectif à court terme. Pour eux, le coût de manquer l’objectif à court terme est trop élevé comparé au bénéfice différé de l’investissement à long terme. Dans les cas où il faut choisir entre un coût immédiat et un bénéfice futur, il faut faire attention à ne pas accorder trop de poids au court terme par rapport au long terme. Il peut être utile de se demander « Est ce que cette décision me paraitra toujours être la bonne dans 6 mois? et dans 1 an? » Ces questionnements peuvent aider à faire émerger les impacts long-terme d’une décision immédiate.

Attention au biais de confirmation

Le biais de confirmation est la tendance que nous avons à sous-estimer les preuves qui contredisent nos hypothèses tout en valorisant les éléments qui confirment notre opinion. Nous sommes plus attentifs aux choses qui prouvent que nous avons raison qu’à celles qui prouvent que nous avons tort. C’est pourquoi deux personnes ayant des opinions divergentes peuvent analyser les mêmes données et pourtant aboutir à des conclusions différentes. Chacune va retenir les éléments qui valident son hypothèse et mettre le reste de côté.
Le biais de confirmation est une tendance naturelle très tenace et difficile à surmonter. La discipline intellectuelle à adopter pour s’en défaire consiste à chercher activement des preuves pour se contredire soi-même. Imaginons que vous souhaitiez réaliser un investissement qui vous tient à cœur. Votre réflexe naturel sera de chercher des éléments qui prouvent le bien fondé de cet investissement. Voilà pourquoi il est essentiel de rechercher des éléments qui démontrent le contraire. Posez vous les questions suivantes: « Quels facteurs me feraient renoncer à cet investissement? Qu’est ce qui pourrait me convaincre de ne pas le réaliser? » Une fois que vous avez répondu à ces questions, mettez vous à la recherche active de ces preuves et de ces données. Sans cela, vous aurez tendance à les ignorer. La meilleure façon de lutter contre le biais de confirmation est de chercher à se contredire soi-même.

Imaginez des options qui ne sont pas sur la table

Une enquête, citée par Chip Heath et Dan Heath dans leur livre Decisive, montre que dans 70% des cas, nous ne considérons qu’une seule option au moment de prendre une décision. Les auteurs expliquent que cette tendance nous est préjudiciable, puisqu’en moyenne, nos décisions sont bien meilleures lorsque les choix sont multiples. De ce fait, un bon moyen de prendre de meilleures décisions est de se forcer à imaginer que notre choix initial ne fait plus parti du champ des possible, qu’il a disparu. En retirant notre option favorite de l’équation, nous sommes obligés de nous demander « Que faire maintenant? » Cet état d’esprit nous permettra de rechercher d’autres idées, et de considérer les alternatives. Ce processus va aussi booster notre créativité, et in fine nous permettre de choisir une meilleure voix que celle initialement prévue.